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"La
licence fait vivre toute la chaine de nos sports"
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Confrontée à la crise sanitaire
depuis bientôt un an, comme toutes les fédérations sportives, la F.F.P.J.P.
sait que l’année 2021 est à haut risque. Le monde du sport amateur subit de
plein fouet l’arrêt des activités. Le manque de pratique lors de la saison
2020 a amené les licenciés à s’interroger sur les finances de la
fédération.
Jean-Marie Maraux, Trésorier
Général de la F.F.P.J.P., apporte des réponses sur le fonctionnement de la
F.F.P.J.P. et sur ses finances en toute transparence.
2021 sera l’année où l’on
tourne la page de cette crise sanitaire, mais il est encore difficile de
savoir quand exactement. La F.F.P.J.P. souhaite malgré tout maintenir
toutes les compétitions possibles ?
Exactement. Nous avons le
souhait de reprendre au plus vite et de maintenir tout ce qui est possible
au calendrier. Nous avons plusieurs hypothèses de reprises selon le
moment où nous obtiendrons un feu vert de L’État. J’espère que nos
licenciés prennent maintenant conscience que face à des décisions
gouvernementales ou préfectorales, la F.F.P.J.P. ne peut qu’appliquer les
mesures de L’État. Les mondes de la culture, du tourisme, de la
restauration et bien d’autres souffrent largement autant que nous et l’on
voit bien que les restrictions sont générales.
Nous comprenons la frustration
des licenciés mais qui peut croire que la fédération approuve cette
situation ? Qui peut croire qu’on se satisfait de la saison 2020 qu’on a
connue ? Il n’y a pas d’un côté les dirigeants et de l’autre les
pratiquants. Nous sommes tous dans le même bateau et nous avons tous la
même volonté de voir les compétitions reprendre. D’ailleurs, la
fédération, ce n’est pas juste le comité directeur qui la dirige, la
fédération c’est chacune et chacun des licencié(e)s qui la composent.
Tous les dirigeants bénévoles, de tous les niveaux : club, comité
départemental, comité régional ou fédéral ont été atterrés de connaître
pour la première fois une saison sans Championnat de France. On n’aurait
jamais pu imaginer un tel scenario il y a un an.
Chacun doit comprendre
qu’aucune des annulations ou des interdictions qui nous ont touchés ne sont
de notre responsabilité. Les licenciés se tournent vers leur fédération
c’est un réflexe logique, mais ce sont bien les autorités publiques qui
n’autorisent pas la pratique du sport amateur, pas la F.F.P.J.P. Ce
n’est pas non plus la F.F.P.J.P. qui a choisi que les compétitions de
haut-niveau pouvaient elles se tenir. Ce sont des décisions
gouvernementales.
On sait que 2021 sera l’année
de la reprise, à un moment ou à un autre, le plus tôt sera le mieux. Nous
serons prêts le moment venu.
Que répondez-vous aux
licenciés qui s’interrogent sur le coût de la licence ?
De très nombreux licenciés ignorent
le fonctionnement des finances de la fédération. Nous avons très
certainement une responsabilité à ce niveau, par manque de pédagogie. Je
veux tout d’abord souligner que, tous ceux qui ont eu une licence dans une
autre fédération sportive, ou qui ont des enfants licenciés ailleurs,
savent que le prix de la licence de la F.F.P.J.P. est parmi les plus bas
dans le monde du sport. C’est un fait incontestable.
Ce qu’il faut expliquer, c’est
que la part qui revient à la F.F.P.J.P. sur chaque licence est de 12€ pour
un adulte ou un junior et de 7€ pour les benjamins – minimes - cadets. Nous
nous sommes aperçus que de très nombreux licenciés imaginent que la
F.F.P.J.P. encaisse la totalité du prix de la licence. Non ! Nous
percevons seulement la part fédérale.
Donc, pour prendre un exemple
concret, un licencié adulte qui paie sa licence 35€ apporte une part de 12€
à la fédération. Le reste est divisé en parts qui font vivre le club (pour
ceux qui prennent une part), le comité départemental et le comité régional.
Et ces parts sont variables selon chacune de ces entités.
Prendre une licence,
s’acquitter d’une cotisation, c’est donc faire vivre toutes ces
structures. Pour que de compétitions aient lieu, il faut des bénévoles
qui œuvrent dans des associations, à tous les niveaux. Pour que les
qualificatifs aux Championnats de France si appréciés de nos licenciés
aient lieu, qu’ils soient départementaux ou régionaux, il faut des comités
qui gèrent leur organisation. Et notre fédération propose un panel de compétitions
très divers : les concours départementaux, régionaux, nationaux… Les
qualificatifs aux Championnats de France. Les compétitions par club. Tout
cela est géré par des équipes de bénévoles dans les comités, ne l’oublions
jamais. Et la licence permet à tout cela d’exister.
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Le débat a notamment porté
sur l’augmentation de 2€ de la part fédérale. Expliquez-nous pourquoi ?
Cette augmentation a été votée
par le Congrès en janvier 2019, un an avant la crise sanitaire. 75%
des comités départementaux ont approuvé cette augmentation de 2€ de la part
fédérale, tout simplement parce qu’elle correspond à un projet.
La F.F.P.J.P. dispose d’un
siège à Marseille depuis 1994. Ce siège n’est plus du tout aujourd’hui
adapté à la situation de la fédération. Le bâtiment est très ancien et nous
y sommes installés depuis plus de 25 ans. Les locaux ne sont plus assez
grands par rapport au nombre d’employés que nous avons actuellement et par
rapport à notre activité. Le quartier n’est pas accessible facilement.
Il y a donc une vraie nécessité de construire un nouveau siège
administratif.
La F.F.P.J.P. projette aussi la
création d’un Centre National de la Pétanque et de Jeu Provençal. Toutes les
grandes fédérations sont dotées de ce genre d’équipement. Il accueillera
ainsi son nouveau siège administratif pour les salariés et les instances
dirigeantes, son Centre de Formation avec des salles adaptées. Sur le plan
sportif, la construction d’un boulodrome couvert et de jeux
extérieurs est prévue. Ce qui nous permettra d’accueillir différentes
activités tout au long de l’année pour la Fédération mais aussi des clubs
et Comités locaux. Le but est d’en faire la « Maison de la Pétanque et du
Jeu Provençal », un lieu de vie et d’échange ouvert à tous les acteurs de
nos disciplines.
Ces 2€ seront donc affectés à
un compte spécifique destiné à financer ce projet. Dans un premier temps, nous devons augmenter nos fonds
propres qui seront nécessaires aux garanties bancaires demandées et à notre
capacité de financement du projet. La fédération n’a pas sollicité cette
augmentation pour accroître sa trésorerie, mais pour financer ce projet de
construction du nouveau siège et d’équipements dont nous avons besoin.
Parmi les questions
récurrentes des licenciés, beaucoup portent sur le fait que la F.F.P.J.P. a
eu moins de dépenses en 2020 du fait de la saison abrégée. Qu’en est-il ?
C’est exact, comme n’importe
quelle association, club ou comité, nous avons eu moins de dépenses en
2020. Mais la fédération a une base de frais fixes, qui correspondent à la
masse salariale et aux frais de fonctionnement. Cette base atteint les
1.5 million d’euros par an. Ce sont les dépenses incompressibles
chaque année. Certes, la saison 2020 ne s’est pas déroulée normalement,
mais nous avons eu des dépenses malgré tout. La Coupe de France, par
exemple, est allée à son terme. Cette compétition qui séduit tant de clubs
est un poste très important de dépense en remboursement des frais afférents
aux clubs et en termes d’organisation des phases finales. Dès les tours de
zones et jusqu’à la finale, la fédération indemnise les clubs qualifiés, ce
qui représente 100 000€ au total.
Par ailleurs, nous avons une gestion
responsable des finances, nous savions que 2020 ne serait pas l’année la
plus difficile et que 2021 serait beaucoup plus complexe d’un point de vue
financier pour tout le monde. Ces économies nous seront indispensables
en 2021.
Quelles sont les actions déjà
décidées par la F.F.P.J.P pour 2021 ?
Nous avons provisionné des
sommes dans le but de maintenir un maximum d’activités en 2021 et de
soutenir les acteurs de nos sports. Nous serons par exemple en mesure
d’aider les organisateurs des nationaux par la gratuité des frais
d’inscription au calendrier pour ceux qui ont été annulés en 2020 et
nous avons validé une aide financière pour la création de concours
nationaux Jeunes et Féminins. Nous avons également prévu en 2021 une
semaine de solidarité, visant à l’organisation d’actions de soutien aux
structures en difficultés. Nous avions également créé le Trophée des
Pépites, compétition cent pour cent jeunes et inédite. Au total,
le plan de relance national des activités et de soutien dépasse
les 700 000€.
Les dépenses non réalisées en
2020 seront donc intégralement consacrées à la relance et aux différentes
aides.
De leur côté, les comités
départementaux et régionaux vont dans le même sens et sont à l’œuvre pour
accompagner leurs clubs et les soulager face à des difficultés liées à la
crise.
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Justement, d’où proviennent
les finances de la fédération ?
A ce sujet il faut être clair :
75% de nos recettes viennent des affiliations, des licences et des
mutations. Les 25% restants proviennent des diverses activités de la
fédération (formation, droits d’inscription, subventions…).
Autrement dit, notre bonne santé
financière repose principalement sur le nombre de licenciés. En temps
normal, c’est une grande force car nous sommes autonomes financièrement et
n’avons pas besoin d’apports extérieurs. En temps de crise, cette situation
très délicate ne peut qu’affecter dangereusement nos finances.
C’est pourquoi j’insiste, la
fédération n’est en rien à l’origine des interdictions de pratique.
Elle les subit et les regrette comme tout le monde. Et si nos licenciés
nous fuient, c’est tout l’édifice qui est pénalisé. La licence fait vivre
toute la chaine de nos sports.
Dans le budget de la
F.F.P.J.P., une grande partie est « redistribuée » aux pratiquants.
Précisez-nous cela ?
Tout à fait. Environ un
tiers de notre budget repart directement vers les licenciés. Il s’agit
de l’organisation des diverses compétitions ouvertes à tous les licenciés
(Championnats des Clubs, Coupe de France, Championnats de France), des
remboursements de frais des participants, des actions de développements et
de promotion envers les jeunes, des dépenses consacrées à la médiatisation
de nos sports (WEB TV et TV), de l’assurance des licenciés… Tout compris, cela
représente 1.5 millions d’euros de dépenses.
Le reste du budget est
évidemment consacré au développement de nos pratiques et aux frais qui en
incombent. Il s’agit de la politique fédérale, basée sur le projet fédéral
en adéquation avec les attentes du Ministère des Sports.
Notre discipline Pétanque est
reconnue sport de haut-niveau par notre Ministère. A ce titre, la part de
notre budget relative à la partie haut-niveau, c’est-à-dire l’ensemble des
collectifs Jeunes, Espoirs, Féminins et Masculins, se porte à 280
000€ (dont 64 000€ de subvention publique), soit 6% de notre budget
fédéral.
La F.F.P.J.P. a une trésorerie
qui est saine, sa gestion est sérieuse, mais contrairement aux idées
reçues, nous n’avons pas de réserves inépuisables.
2021 sera tout simplement
cruciale pour l’avenir de nos deux disciplines sportives et je compte sur des équipes dirigeantes soudées et
unies à tous les niveaux de notre organisation fédérale. Et surtout je
compte sur nos licenciés qui se doivent d’apporter leur soutien sans faille
à nos structures afin de faire face ensemble à cette crise sanitaire sans
précédent et ainsi permettre de sauvegarder le développement de nos
si belles disciplines sportives, la Pétanque et le Jeu Provençal.
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